Tête Noire
Scénario: Jean Dufaux.
Dessin et couleurs: Béatrice Tillier.
Editeur: Dargaud
Dépot légal: Octobre 2015
Histoire:
Pour se présenter devant le roi Brendam, un jeune homme téméraire n’hésite pas à s'aventurer dans la forêt du royaume de Tête Noire. Bien mal va lui en prendre car il y sera mortellement blessé par Gus, son serviteur, qui l’a piégé et trahi. Vivien venait remettre une amulette au roi car, selon les dires de son père seigneur des Aguries, le souverain la reconnaîtrait immédiatement et en gage de gratitude permettrait au jeune homme d’entrer à sa cour. Bien que laissé pour mort, Vivien survivra, sauvé et ramené à la vie par Oriane, la fille de la sorcière régnant sur Tête Noire. Oriane confesse à Vivien qu’elle a entendu beaucoup de choses peu aimables à propos du roi Brendam et de son épouse, mais surtout son épouse. En effet, des rumeurs horribles circulent au sujet de la reine Jamaniel qui, dit-on, aurait ensorcelé le roi son époux.
Mon avis : Succédant à Rosinski et Philippe Delaby, c’est désormais la dessinatrice Béatrice Tillier qui est en charge de l’illustration de la série "Complaintes des landes perdues". Une touche féminine d’importance quand on sait que les femmes ne représentent que 15% de l’ensemble des auteurs de BD.On connaît Béatrice Tillier depuis 1996 par la série "Fée et Tendres Automates" grâce à son dessin admirable et reconnaissable entre tous. Puis elle a poursuivi son petit bonhomme de chemin, "sans hâte, sans bruit mais sûrement" selon la définition du Petit Robert et s’est fait un grand nom au sein de la bande dessinée franco-belge à travers sa participation à plusieurs collectifs, la mise en couleurs de Sheewokees dessiné par Olivier Brazao en 2003-2004, divers one shots comme "Mon voisin le Père Noël" en 2005 ou la réalisation de plusieurs couvertures de la série "La Compagnie des Glaces" à partir de 2006, avant d’affirmer, si besoin en est, son talent lors de sa première collaboration avec Jean Dufaux sur le "Bois des Vierges" en 2008.
C'est donc tout naturellement qu'elle s'impose – après le cycle du regretté Philippe Delaby terminé par Jérémy – sur "Complainte des landes perdues". Ce nouveau cycle intitulé "les Sorcières" lui sied à merveille. Une touche féminine élégante pour des héroïnes tantôt magnifiques, tantôt hideuses, mais toujours impressionnantes. Non seulement, elle maîtrise parfaitement ses personnages, tous charismatiques, mais aussi les costumes et les décors, notamment cette forêt luxuriante qui lui permet d’exprimer tout son savoir-faire et son talent de coloriste.
L’histoire ouvrant ce nouveau cycle, le troisième de la série, s’annonce prometteuse. On retrouve tous les éléments des premiers cycles, chevaliers, monstres, trahisons, etc. Mais Dufaux nous propose ici un récit plus ensorcelant mettant peut-être plus l’accent sur les femmes et davantage imprégné de fantastique, où les deux magies, la blanche et la noire, vont devoir s'affronter à un moment ou un autre pour qu’un nouveau monarque puisse monter sur le trône. Il s’appuie sur une dessinatrice brillante dont le travail soigné et fouillé mis en page de manière cinématographique semble lui faciliter la tâche. Comme toujours, Dufaux nous captive dès le début et on peut lui faire confiance pour gérer avec virtuosité l’insertion d’événements déclencheurs de nouvelles péripéties et la montée en puissance de ce nouveau cycle d’une série qui, rappelons-le, a été lancée en 1993.
Un dernier cycle à ne pas rater.
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