lundi 2 novembre 2015

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Complainte des landes perdues, cycle III, de Dufaux et Tillier. Dargaud

9782505063506-couv.jpgLa "Complainte des landes perdues"attaque son troisième cycle"les Sorcières", avec une nouvelle dessinatrice. C’est Béatrice Tillier qui prend la relève, après Rosinski qui avait dessiné les premières notes de la complainte, puis Delaby dont le décès avait amené Jérémy à clore "Sill Valt". Un très bon choix puisque l’univers du "Bois des vierge", série du tandem (déjà) Dufaux/Tillier n’est pas si éloigné, et d’ailleurs la première planche de "Tête noire", qui ouvre ce nouveau cycle de 4 albums, débute dans une forêt pleine de sortilèges…
C’est au cœur de ces bois étranges et à la renommée terrifiante que se niche le royaume de Tête Noire, pas recommandée pour un sou, mais raccourci potentiel pour Vivien, fils du seigneur des Aguries, vers le château du roi Brendam. La trahison de son serviteur laisse Vivien blessé, mais recueilli par Oriane, dont la sorcière de mère dirige Tête Noire. Et deux beaux jeunes gens ensemble, on sait ce que ça donne…

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Pendant que les tourtereaux font connaissance (et plus si affinité), il se déroule de sombres choses au château du roi Brendam. Son épouse, la reine Jamaniel, l’a ensorcelé et subjugué, le contraignant à revenir l’honorer malgré sa répugnance. Mais Brendam peut aussi légitimement se méfier de son propre fils, Elgar, qui convoite le trône… et la peau de Vivien.
Comme son nom l’indique, ce troisième cycle cumule un joli lot de sortilèges, mais les lecteurs des Complaintes en ont l’habitude. Le mal absolu côtoie la folie et rares sont ceux qui s’en sortent indemne, surtout du côté des femmes, où seule Oriane fait bonne figure. La série poursuit son petit bonhomme de chemin sans faiblir (on attend néanmoins d'en savoir un peu plus sur ce fief de Tête Noire, pas si sournois que cela pour l'instant), mais l’arrivée de Béatrice Tillier lui redonne un souffle graphique étonnant. Son dessin reste extrêmement fouillé, avec un soin particulier apporté aux vêtements et aux étoffes (une précision et une élégance digne d’Ana Mirallès dans "Djinn") mais elle sait aussi trousser des trognes affreuses sans être grotesque, ou des regards hallucinés, avec une justesse qui caractérise également le choix de ses couleurs. Bref, vivement le prochain tome, "Inferno"…
En librairie le 30 octobre.
56 pages, 13,99 euros.
Chronique de Jean-Marc Lernould

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