Complaintes des Landes Perdues (Cycle 3, tome 1) Tête Noire
Chronique « Complaintes des Landes Perdues, Tête Noire »
Scénario de Jean Dufaux, dessin et couleurs de Béatrice Tillier,
Public conseillé : Adultes/ Adolescents
Style : Aventure fantastique
Paru chez Dargaud, le 30 octobre 2015, 56 pages couleurs, 13.99 euros,
Style : Aventure fantastique
Paru chez Dargaud, le 30 octobre 2015, 56 pages couleurs, 13.99 euros,
L’histoire
Vivian, Le jeune fils du seigneur des Aguries chevauche à travers la forêt. Il se rend à la cours du roi Brendan, sur ordre de son père. En traversant un marécage, il est soudain attaqué par un jet de flèche. Sous le coup, il verse de son cheval et le valet qui l’accompagne en profite pour le transpercer d’un coup d’épée.
Son corps s’enfonce doucement dans la vase, tandis qu’Elgar, fils des marches, apparaît. Il occit le seul témoin de la scène et s’en retourne.
Quelques temps plus tard, la belle Oriane passe par là. Emue par la beauté du jeune homme, la jeune fille l’embrasse d’un baiser magique… qui lui redonne la vie, puis ramène le fils du seigneur dans sa chambre pour le soigner…
Son corps s’enfonce doucement dans la vase, tandis qu’Elgar, fils des marches, apparaît. Il occit le seul témoin de la scène et s’en retourne.
Quelques temps plus tard, la belle Oriane passe par là. Emue par la beauté du jeune homme, la jeune fille l’embrasse d’un baiser magique… qui lui redonne la vie, puis ramène le fils du seigneur dans sa chambre pour le soigner…
Ce que j’en pense
Jean Dufaux continue d’explorer sa “Complainte des landes perdues”. Au dessin de ce nouveau cycle, nous retrouvons Béatrice Tillier, la belle et remarquable dessinatrice de “Fées et tendres automates”, “Mon voisin le père Noël”, ou encore “Le Bois des vierges” (avec le même Jean Dufaux).
J’imagine que la tache a du être rude pour Béatrice de se prendre la suite derrière ses illustres prédécesseurs : Grzegorz Rosinsky, de 1993 à 1998, puis Philippe Delaby, de 2004 à 2004… Mais n’en concluez pas que Béatrice Tillier est là « par défaut ». Non seulement son album est d’une qualité au moins comparable aux précédents, mais surtout il fut engagé il y a bien longtemps, avant la mort inattendu de Philippe Delaby.
Jean Dufaux traite ce nouveau cycle, intitulé “Sorcières”, dans la continuité de son oeuvre, en privilégiant un nouvel “axe ». Bien entendu, il est toujours question du “ballet éternel de l’amour et de la mort”. C’est le concept de départ de la série, mais ce cycle me semble moins dramatique que le précédent et même plus “féminin”.
Dans ce “tête noire”, je n’ai pas eu l’impression de voir un grand Opéra “à la Wagner”, avec des effets de cape, des feux dévorants, des démons affreux. Non, c’est plutôt un “Roman de chevalerie” aux accents fantastiques, tout en retenue…
Dans ce “tête noire”, je n’ai pas eu l’impression de voir un grand Opéra “à la Wagner”, avec des effets de cape, des feux dévorants, des démons affreux. Non, c’est plutôt un “Roman de chevalerie” aux accents fantastiques, tout en retenue…
Un vieux roi doit choisir entre sa reine qu’il déteste et sa descendante tout autant abhorrée, ou le fruit de ses anciens amours…
Le thème, très simple et universel plonge ses racines dans le “roman classique”, plus que dans les “contes de fée”.
Le thème, très simple et universel plonge ses racines dans le “roman classique”, plus que dans les “contes de fée”.
Comme à son habitude, jean Dufaux fait rimer femmes au moyen-âge avec “pouvoir de l’ombre”. Amantes offrant leurs corps contre la reconnaissance, sorcières, magie blanche (de la vie) et magie noire (de la mort), il leur confie un rôle plus important et plus complexe qu’auparavant.
Mais c’est surtout via le sublime dessin de Béatrice Tillier, que ce cycle inaugure ce parti pris “féminin”. Son dessin léger, rehaussé d’une aquarelle solaire, est doux, sensuel et subtil. La Dame, qui maîtrise depuis longtemps la couleur directe, a encore progressé. Sa mise en couleur sublime les corps et les portraits. Travaillés d’après des poses, photos ou même des modelages, les attitudes corporelles et visages semblent naturelles et vraies.
Jusqu’au-boutiste exigeante, Béatrice Tillier nous offre des planches à la fois extrêmement détaillées et suffisamment “floues” pour conserver leur mystère.
Pour les décors et les architectures, elle compose un mélange riche et simple à la fois, entre un moyen-âge réaliste et inventé, sans en faire trop, par petites touches.
Très pictural, le rendu de “Tête noire” m’a plongé dans une peinture audacieuse à l’ambiance fantastique et dramatique.
Juste un mot : MA-GNI-FI-QUE !
Jusqu’au-boutiste exigeante, Béatrice Tillier nous offre des planches à la fois extrêmement détaillées et suffisamment “floues” pour conserver leur mystère.
Pour les décors et les architectures, elle compose un mélange riche et simple à la fois, entre un moyen-âge réaliste et inventé, sans en faire trop, par petites touches.
Très pictural, le rendu de “Tête noire” m’a plongé dans une peinture audacieuse à l’ambiance fantastique et dramatique.
Juste un mot : MA-GNI-FI-QUE !
Enfin, Jean Dufaux avance ses pièces avec précision. Sur son échiquier grandeur nature, il expose chaque personnages, chaque rapports et fait doucement monter les conflits vers un second tome que j’espère flamboyant.
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