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"Voici que déboule dans les bacs cette fin tant espérée de la trilogie imaginée par le duo Dufaux / Tillier, la conclusion d’un Bois des Vierges au destin éditorial tourmenté, l’ultime jalon d’une série devenue culte pour beaucoup dès sa parution.
Pour avoir refusé le mariage qu’on lui imposait avec un prince Loup – et causé sa mort au passage –, Aube avait enclenché la spirale meurtrière des combats et des vengeances entre humains et animaux. Tandis que des conflits de plus en plus destructeurs ensanglantaient le royaume, elle trouvait refuge au sein du Bois des Vierges, enclave enchantée peuplée d’êtres hybrides et de créatures fantastiques. Conséquence de sa rencontre avec le seigneur Clam, l’amour qui l’unit désormais à cet homme-garou est l’élément central autour duquel s’articulent les fils de l’intrigue tissés par Dufaux dans ce troisième album. L’alliance – quasi impensable – entre bêtes de hautes et de basses tailles, l’entrée en lice des ours, autant d’évènements qui mettront à mal la mince supériorité technologique des humains. Poil et Peau s’uniront-ils enfin un jour ?
Après un premier tome percutant, installant d’emblée un univers fantasmagorique original et une trame dramatique à souhait, le second opus, plus statique, plus sentimental, avait passablement douché certains enthousiasmes. Pas au point de brider l’attente de ce dernier volume, cependant. Ici, l’histoire bouillonne, les destins s’entrechoquent, les sentiments s’exacerbent, le scénariste brasse avec vigueur – à défaut de subtilité – les passions animant ses protagonistes. Alors, certes les dialogues manquent de relief, l’enchaînement des scènes est mécanique, mais qu’importe, au fond, tant la maestria graphique de Béatrice Tillier emporte l’adhésion.
Luxuriance des décors, profusion des ornements, magnificence des costumes Renaissance, autant d’atours flattant l’œil du lecteur. Se retrouve également cet encrage fin et précis, détaillant les premiers plans, tandis que les figures lointaines sont simplement crayonnées, amplifiant l’effet de perspective. Se laissent admirer, surtout, ces couleurs profondes, chatoyantes, l’opposition constante entre teintes froides et chaudes – bleus et ocre principalement – étant comme l’écho des antagonismes entre races."
Par O. Boussin
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